Deux artistes. Deux joueurs. Un écran de télévision ou d’ordinateur.
La lucarne, symbole de communication télévisuelle ou virtuelle, s’impose dans ces années de sur-consommation d’images. Comment ne pourrait-elle pas devenir source de réflexion, voire source d’indignation ou de contestation. Ces deux artistes, Didier de Nayer et Michel Brunier, sont passionnés respectivement par l’information et l’image documentaire. Or l’un et l’autre observent avec un regard critique, voire humoristique, ces lucarnes et en alimentent intelligemment leurs oeuvres.
Didier de Nayer, offusqué comme de nombreux citoyens, par les commentaires téléguidés et aveugles des journalistes lors de la Guerre du golfe, d’Afghanistan ou d’Irak, et surtout choqué par l’absence d’images de photojournalistes indépendants, a décidé de «couvrir» ces événements.
A sa façon évidemment. C’est à dire en recréant, à partir de peu de choses, les images qui auraient pu être le support des propos tenus dans les circonstances décrites. A l’instar d’un pamphlet ou d’une satire son oeuvre interroge sur les manipulations dont nous sommes finalement tous victimes...
Michel Brunier est un faussaire récidiviste. En effet il travaille depuis de nombreuses années sur la place de l’image dans la communication et s’en sert pour créer sa propre archéologie, son archéo-fiction, où cohabitent des oeuvres rupestres et des oeuvres en lien direct avec les sociétés dites «primitives». Or, complément direct de Didier de Nayer, toutes ses photographies de départ sortent de la lucarne. Ces images existaient, il les a captées mais il ne s’en contente pas. Il les transforme tout d’abord par le cadrage lors de la prise de vue puis par une intervention manuelle directe sur l’image afin qu’elles puissent véhiculer le propos qu’il souhaite.
Construite, à partir de ces deux travaux complémentaires, en forme d’ellipse sur la communication visuelle, cette exposition met en lumière une société qui, malgré ses évolutions scientifiques et techniques, ne semble pas avoir beaucoup évolué. La chasse à l’animal puis à l’homme, la traque, la violence, la mort sont encore présentes. Seules l’ampleur des dégâts et la surface du terrain de jeu ont évolué. Hélas.

Plus d'infos sur les artistes : http://www.vraisreves.com/resonance/no_screen_nowhere.htm

Galerie VRAIS REVES  6 RUE DUMENGE 69004 LYON - France
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